retour à la page d'accueil Ademba    Projet "Taïana" - sorties "Nature" pédagogiques


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Contexte

Dans une Afrique sahélienne en pleine mutation écologique suite à l’aridité croissante et à la pression anthropique, les milieux naturels ont subi et subissent encore des modifications dramatiques. En particulier, la flore et la faune sauvage sont en recul constant. Plusieurs espèces ont même littéralement disparu de certaines régions. Seules quelques zones protégées constituent aujourd’hui les derniers témoins de ce qu’étaient les milieux naturels sahéliens il y a encore quelques dizaines d’années. Malheureusement, pour des raisons d’accessibilité géographique et économique, ces zones, le plus souvent des réserves et parcs nationaux, sont devenues quasiment inaccessibles pour les populations humaines locales. Cette situation conduit à une véritable méconnaissance des jeunes générations de la flore et la faune sauvage, ce qui mène irrémédiablement à la perte des savoirs liés à cette nature qui constitue pourtant une des pierres angulaires de la culture africaine.

Dans ce contexte, ce projet vise à permettre à des enfants du nord Sénégal à refaire connaissance avec la faune et la flore sauvage de leur pays. Il s’appuie sur l’organisation de séances de sensibilisation à l’organisation et le fonctionnement des écosystèmes naturels protégés de leur région, ainsi que des séjours dans les parcs et réserves des environs. Outre l’intérêt pédagogique évident d’une telle action qui sera prétexte à plusieurs séances « Nature » dispensées dans les écoles, cette redécouverte et la réappropriation de leur patrimoine par les jeunes générations africaines constitue une étape incontournable de sensibilisation indispensable à la préservation et la gestion durable des ressources naturelles du Sahel sénégalais. Et, sait-on jamais, peut-être ce projet donnera une chance, voire fera naître, certaines vocations ?

Les acteurs

Une des originalités majeures de notre projet réside d’une part dans le fait qu’il émane d’une demande de la part des habitants de Mbarigo, un village sénégalais situé à 18 kms au nord de la ville de Saint Louis, et d’autre part qu’il sera intégralement mis en œuvre par les populations de ce village.

En effet, en juillet 2001 s’est créée l’ADEMBA (Association pour le Développement de Mbarigo ; cf. statuts en annexe), entité proposée par le chef du village et les notables de Mbarigo, et acceptée par tous les habitants du village. Il s’agit d’une association de développement, qui a créé en son sein un Groupement d’Intérêt Economique (GIE) à but lucratif et au profit de la population de MBarigo. Le chef de village et les notables sont membres de l’ADEMBA qui est dirigée par un bureau exécutif élu pour un mandat de trois ans renouvelable. L’association regroupe en son sein les hommes et les femmes du village de MBarigo, et mène diverses actions visant à améliorer les conditions de vie de chacun via plusieurs sous-structures chargées des différentes axes thématiques  (Association des Parents d’Elèves, Association Sportive et Culturelle, groupement de Promotion de la Femme, …). Les actions de l’ADEMBA sont toutes le fruit de propositions et de discussions entre les responsables du village, les responsables des dirigeants de l’association et l’ensemble de la population de MBarigo.

Le projet « Nature » détaillé ici sera essentiellement mené par l’Association Sportive et Culturelle, l’Association des Parents d’Elèves et le Groupement pour la Promotion de la Femme, sous la responsabilité et la supervision de L’ADEMBA.

Dans ce cadre, notre association, l’Adrar des Iforas (cf. statuts en annexe), s’est proposé de servir de partenaires relais en France, aidant notamment l’ADEMBA dans sa recherche de financements.

La mise en œuvre du projet « Nature »

Le projet s’adresse en priorité aux élèves de trois classes de l’école de Mbarigo (CE2, CM1 et CM2 ; entre 35 et 45 par classe selon les niveaux et les années). Il consiste en une animation pédagogique qui s’articule autour de l’intervention de professionnels sénégalais de l’Environnement (monde associatif, personnels de parcs et réserves) devant les enfants, ainsi que de sorties sur le terrain (une par classe et par an) organisées dans les zones naturelles protégées de la région. Bien entendu, toutes les animations liées à ces interventions et sorties seront co-organisées et supervisées par le personnel enseignant de Mbarigo.

Synopsis « type » des animations pour une classe de l’Ecole de Mbarigo

Première intervention d’une journée d’un extérieur devant la classe et à l’école de Mbarigo

            Description de la future sortie sur le terrain

Connaissances de base sur le fonctionnement des écosystèmes visités

            Animation par l’extérieur et le professeur attitré de la classe        

Sortie sur le terrain toute la journée

            Transport en bus sur le site (aller-retour)

Visite guidée en bus et/ou en bateau et commentée par des professionnels du site

Repas pris sur place

Accompagnement par le professeur et des parents d’élèves

Deuxième intervention d’une journée d’un extérieur devant la classe et à l’école de Mbarigo

            Travaux portant sur la sortie sur le terrain (exposés, échanges, exercices)

            Animation par l’extérieur et le professeur attitré de la classe

La sortie s’appuiera autant que faire se peut avec les associations villageoises des populations riveraines des parcs (ex : piroguiers du Djoudj, repas pris dans les villages environnants).

L’animation pédagogique (géographie et migration des oiseaux, savoirs traditionnels sur la faune et la flore, les climats, les chaînes alimentaires et le rôle de chacune des espèces, …) sera menée essentiellement par les enseignants de l’école de MBarigo.

Parallèlement, il sera demandé aux anciens du village (les sages) d’animer des veillées culturelles nocturnes périodiques dans les différents hameaux de MBarigo sous forme de contes à la faveur des enfants et des jeunes. Cette forme de communication traditionnelle, qui tend malheureusement à disparaître, pourrait compléter les connaissances tirées des visites et des enseignements des maîtres.

Les sites supputés pour les visites sont :

-        Le parc national du Djoudj : c’est le troisième parc ornithologique du monde. Il se trouve à 60 kilomètres au nord de Saint-Louis, sur un des méandres du fleuve Sénégal. Englobant une partie du fleuve, avec de nombreux canaux, criques, lacs, bassins, marécages et bouquets de roseaux, ainsi que les zones environnantes de savane boisée, le parc s'étend sur 12 000 ha et dispose d’un plan d’eau permanent, ce qui attire de nombreuses espèces d’oiseaux . Chaque année, environ 3 millions d’oiseaux transitent par le parc où plus de 400 espèces ont été dénombrées.
Classé au patrimoine mondial de l’UNESCO, le parc national du Djoudj regorge de colonies entières de pélicans et de flamants roses. On y retrouve d’autres espèces d’oiseaux comme le héron pourpre, l’aigrette, le jacana, la spatule, le cormoran, le marabout… Entre novembre et mai, des oiseaux migrateurs fuyant le froid européen, des échassiers et plusieurs espèces de canards viennent y nicher. Il y a aussi des mammifères, des reptiles, des chacals, des singes, des hyènes et des gazelles.

-        Le Parc des oiseaux de la Langue de Barbarie, créé en 1976, est situé sur une bande de sable d'une trentaine de kilomètres qui sépare le fleuve Sénégal de l'Océan Atlantique. 2.000 hectares qui s'étirent du sud de la ville de Saint-Louis jusqu'à l’embouchure du fleuve. Son nom de Langue de Barbarie vient du figuier de Barbarie qui poussait autrefois sur cette bande de sable.

La réserve ornithologique se visite en pirogue sur le fleuve et les marigots serpentant au milieu des nombreux îlots et bancs de sable.

Le Parc de la langue de Barbarie accueille de nombreux oiseaux migrateurs, surtout pendant la période de nidification d’avril en octobre, pélicans, goélands railleurs, cormorans, sternes royales et caspiennes, aigrettes gazettes et dimorphes, sarcelles, vanneaux éperonnés, dendrocygnes, bécasseaux, flamants roses, hérons, ibis ...

Le Parc de la langue de Barbarie accueille de nombreux oiseaux migrateurs, surtout pendant la période de nidification d’avril en octobre, pélicans, goélands railleurs, cormorans, sternes royales et caspiennes, aigrettes gazettes et dimorphes, sarcelles, vanneaux éperonnés, dendrocygnes, bécasseaux, flamants roses, hérons, ibis ...

-         Réserve spéciale de faune de Gueumbeul : elle est située à une douzaine de kilomètres au sud de la ville de Saint-Louis,  à l’est de la route menant à Gandiole. D’une superficie de 720 hectares composée de lagunes, de marécages et d’une forêt sèche, cette réserve est un site d'hivernage pour des milliers d'oiseaux dont l'avocette (plus de 2000), la barge à queue noire, le pluvier argenté, la spatule d'Europe, etc. et abrite des espèces en voie de disparition telles que la gazelle dama, le singe patas et la tortue Sulcata.

Financement du projet

Le début du financement du projet est sollicité auprès des amis de MBarigo qui, ayant bénéficié d’une parcelle de deux hectares attribuée par le conseil de la communauté rurale de Gandon, sur demande du chef du village de MBarigo, ont proposé de la viabiliser sous forme de « maison de la nature »  à disposition de la population.  Cela commence par une formation et une sensibilisation des jeunes en passant par les élèves de l’école de MBarigo. Dans un second temps, il est prévu de planter et d’entretenir des arbres d’essence locale disparus de la zone ou en voie de disparition. Une case pourrait être construite pour abriter des ateliers de sensibilisation, des expositions naturelles du genre herbier et autres.

Les participations sont reçues sous forme de cotisation volontaire (voir bulletin d’adhésion) à disposition de toute personne ou institution qui voudrait se joindre à nous dans ce projet.


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